vendredi 17 juin 2016

Le Piano, le Roi des instruments



   LE  PIANO,              ROI  DES  INSTRUMENTS


   



     Lorsque j'étais enfant, nous avions un disque dont je ne me lassais pas: il s'appelait "Piccolo, Saxo, et compagnie".

    Il faisait découvrir aux enfants les différents instruments de la musique classique, les uns après les autres, au cours d'un voyage imaginaire. On entendait les instruments en solo, puis intégrés peu à peu à l'orchestre.

     Tout à la fin de la deuxième face du disque, venait un moment qui me fascinait littéralement: l'entrée du piano.
      Une séquence musicale très virtuose installait la majesté du piano, avec un concert de gammes, d'octaves et d'arpèges brillantes, qui couraient sur toute l'étendue du clavier.

     Ma passion pour le piano
              était née.

   



     Vers l'âge de 10 ans, j'ai commencé à en jouer.

     L'apprentissage de cet instrument magique me motivait au plus haut point.
     J'ai avalé les différentes méthodes en peu de temps, je voulais jouer Chopin, Mozart et Beethoven!

     Qu'est-ce qui me fascine tant, dans le piano?

     D'abord, l'instrument en lui-même.
Il y a de très beaux pianos droits, mais le must, le rêve de tout pianiste, c'est le piano à queue.

      Le piano à queue de concert est un objet impressionnant, immense, royal.
       Sa sonorité exceptionnelle peut remplir une immense salle de concert, où l'auditeur placé tout au fond, reçoit le plus léger pianissimo, comme s'il était au premier rang.
       Quant aux grands fortissimos, ils emplissent toute la salle, et font concurrence à de très grands orchestres.

      Le piano à queue, c'est un rêve.

   



    Voici le mien...
     Un piano quart de queue, de la marque Wendel & Lung, sur un modèle autrichien.

     Je joue peu souvent, car il est très puissant et remplit de sa sonorité tout l'immeuble, voire tout le quartier!
    J'ai réalisé ce rêve d'enfant: posséder un tel instrument.

    Il sonne très bien. Je l'ai reçu tout neuf, si bien qu'il a acquis sa sonorité au fur et à mesure que je "l'apprivoisais".
     Il s'est donc adapté à mon jeu.
     Il est clair, brillant mais velouté, le son est rond, plein. Les aigus sont cristallins, et les basses profondes et généreuses.

   



   C'est à l'Académie de musique de Bâle que j'ai rencontré mon professeur, Stéphane Reymond, qui m'a tout appris de la musique.

     Il était d'un naturel bon et doux, d'une culture extraordinaire. C'était un pianiste profondément sensible et d'une musicalité rare.

     Il me parlait longuement des grands compositeurs, que nous, musiciens classiques, vénérons tous.
     Il m'expliquait avec une grande patience comment surmonter les énormes difficultés techniques de l'apprentissage du piano. Il n'oubliait jamais de m'enseigner l'art de l'interprétation, toujours dans le respect de la partition.
     Il ne m'imposait jamais sa version, il m'écoutait attentivement, et cherchait toujours à relever les choses positives. Il me respectait, il respectait le jeune artiste en formation que j'étais.

     D'ailleurs, il m'a proposé plusieurs fois de le tutoyer, au bout de quelques années. Mais je n'y suis jamais parvenu! J'avais trop de respect et d'admiration pour lui...

    Je dois à cet homme remarquable de ne jamais être devenu un automate qui joue parfaitement et sans âme.
     Il m'a transmis l'amour de la musique avant tout.

   



      Le piano excelle dans la confidence, comme dans la déclamation.
      Il peut briller de tous ses feux, nous emporter dans une virtuosité éblouissante, ou nous murmurer le chant des oiseaux, et celui des ruisseaux.

    Le piano nous décrit tous les sentiments de l'âme humaine.

    La littérature pour piano est exceptionnelle. Les plus grands compositeurs on écrit pour cet instrument merveilleux, de Mozart à Bartók.
      Il peut, lorsqu'il est joué avec souplesse, émettre des sonorités pleines, et subtiles, imiter d'autres instruments. Il devient alors un orchestre à lui tout seul.

     Le piano est le roi des instruments, le poète du romantisme, le passionné, le tendre, l'exalté...

     Le piano fait pleurer.

     Il m'a cueilli au sortir de l'enfance, et depuis jamais je ne m'en lasse.

     Ses touches noires et blanches dansent la farandole, elles attendent qu'une main délicieuse, les fasse chanter, et danser de joie...

Jérémie, le 16 juin 2016

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