lundi 31 octobre 2016

Sept aquarelles aux couleurs de la liberté


      SEPT  AQUARELLES  AUX

  COULEURS  DE

 LA  LIBERTÉ


  

"Paliers"


   

"Courbes-douceur"


   

"Passion qui s'apaise"


    

"Bouquet force compacte"


   

"Corolles sombres"


   

"Point rouge traversé de bleu"



   

"Exubérance couleurs froides"


    Profitant d'une superbe après-midi d'automne, et soutenu par une lumière douce comme le miel, je me suis lancé dans l'aquarelle traditionnelle japonaise.
    Peu à peu, ma maîtrise de cette technique s'affine. Je commence à avoir une aisance, c'est délicieux de savoir choisir et mélanger les couleurs, doser l'eau, de pouvoir être sûr dans le geste.

     Une fois le tableau achevé, il me faut l'apprivoiser, je suis incertain, je doute.
     D'autres fois, j'aime immédiatement le résultat.
     C'est souvent un peu entre ces deux réactions.

     Moi qui n'ai jamais appris ni à dessiner, ni à peindre, je constate les progrès. Je ne devais pas apprendre. Je l'ai toujours su. Il me fallait découvrir, expérimenter.
      Il me fallait une entière liberté.

      J'ai dû souffrir énormément dans ma vie pour développer ces aptitudes artistiques. Il m'a fallu explorer les plus sombres abîmes.
      Il m'a fallu mourir, symboliquement, plusieurs fois.
      Toute la beauté qui semble jaillir maintenant est le fruit d'une immense douleur, d'un chagrin, d'un amoncellement éprouvant d'excès émotionnels, du supplice tant de fois vécu et traversé.

     Être un artiste n'est pas un choix, qui nous ferait briller auprès d'un public.
     Être un artiste, c'est transformer en beauté une sensibilité poignante, qui nous fait souffrir autant qu'elle nous couronne.

    Ma couronne n'est point de laurier, ma couronne est une douleur vive.

    Jérémie, 28 octobre 2016

vendredi 28 octobre 2016

Le miracle de l'automne


   





    LE   MIRACLE  DE  L'AUTOMNE


   





L'automne nous dit tout:
Le silence, la couleur,
Les brumes de l'âme,
La langueur, le froid, la pluie,
La joie des forêts qui s'embrasent,
Le bonheur d'une peine qui s'achève,
La tristesse, la douleur de vivre,
Le foyer, la beauté d'aimer,
Le deuil, le renouvellement,
La splendeur des arbres...

  







...et les dernières roses
   Qui s'attardent,
   Dans leur mantille de rosée...











Jérémie, le 28 octobre 2016

dimanche 23 octobre 2016

La dame de grès rose


     LA  DAME  DE  GRÈS  ROSE




   

     La première chose que l'on aperçoit, lorsqu'on approche de la ville de Strasbourg, c'est son immense Cathédrale. On la voit de très loin, et, par bonheur, il n'y a pas de gratte-ciel à Strasbourg, qui feraient concurrence à la belle Dame.
L'édifice imposant domine bel et bien toute la ville.

     Rien n'est plus extraordinaire que la façade, avec sa flèche unique, véritable dentelle de pierre, qui s'élève à une hauteur de 140 mètres.
     Cela me laisse toujours rêveur de savoir que la Cathédrale de Strasbourg était jusqu'au milieu du
19ème siècle le monument le plus haut de toute la Chrétienté.

 

        Si Strasbourg est une des plus belles villes du monde, à mon sens, elle le doit en grande partie à ce superbe édifice, que l'on voit sous divers angles à travers toute la ville.

        Le plus extraordinaire, c'est de l'admirer par temps de brouillard, quand elle se perd dans la brume, se parant ainsi d'un profond mystère.

        La première fois que je l'ai aperçue, je devais avoir 8 ans. Lorsque je suis arrivé devant l'immense façade, débouchant d'une rue annexe, j'ai eu un des plus grands chocs esthétiques de ma vie. Les enfants voient les choses encore plus grandes, ce poème de pierre se dressant soudain devant moi m'avait plongé dans un éblouissement proche de l'extase...

 

       La façade apparaît selon les moments de la journée et le temps qu'il fait, nimbée de mille lumières différentes, mais c'est par beau temps, lorsque le soleil va disparaître, qu'elle est la plus belle. Le grès devient blond, puis doré, les milliers de sculptures s'embrasent une dernière fois avant la tombée de la nuit.

        Rien n'est plus apaisant que de poser son regard sur l'édifice à ce moment de la journée.

       Tout comme lorsque je suis en face du Mont-Blanc, que je n'ose regarder plus de quelques secondes, je ne soutiens pas très longtemps du regard ce chef-d'œuvre de l'art gothique.
       Sa magnificence est telle que je n'arrive pas à la regarder de manière prolongée. Cela m'éblouit.

 

     La cathédrale, c'est aussi cette volée de cloches qui vibrent dans tout mon corps, les entendre me plonge dans un ravissement ému.

      Sur la place de la Cathédrale, il y a toujours une atmosphère unique, une énergie fabuleuse. On se sent plus léger, et il y a du vent, parfois même un vent très puissant. Venir devant la Cathédrale, c'est faire l'expérience d'une sorte d'élévation. C'est impossible de décrire cela avec les mots.

 

      Je n'évoquerai pas ici l'intérieur. L'expérience sublime de pénétrer à l'intérieur de Notre Dame de Strasbourg vaut un article entier.

      La Cathédrale est le centre spirituel de la ville, et comme souvent pour les édifices religieux, elle est sise sur un lieu sacré qui était déjà un emplacement à l'énergie très particulière bien avant sa construction.

        La Cathédrale nous plonge dans le génie des hommes, celui-là même qui nous relie au divin, et nous met à notre juste place dans l'univers.

       J'aime la Cathédrale de Strasbourg, j'y suis très attaché, comme tous les Strasbourgeois, je pense.

       La Cathédrale se révèle un peu mieux à chaque fois qu'on la regarde, et qu'on l'admire. Elle nous donne à chaque fois un peu de son immense beauté.

       Elle gardera toujours sa part de mystère.

  

     Jérémie, le 20 octobre 2016

mardi 18 octobre 2016

Comment te dire


         COMMENT  TE  DIRE



     Comment te dire, mon amour, que ma vie a commencé avec toi, qu'avant il n'y avait rien?

     Comment te dire que les mots ne suffisent plus, pour te dire combien je t'aime?

     Tu es venu dans ma vie comme le soleil à l'horizon, comme le vent si doux qui fait frissonner des feuillages.



      Je ne sais pas t'aimer, car tout me blesse; il est trop tôt pour aimer vrai, seuls les anges le peuvent...

      Comment te le dire, que tu calmes mes plus grandes douleurs, que ta voix m'apaise, comme le chant des roseaux ployant au bord des ruisseaux?



     Tes larmes versées ont fécondé des terres arides. C'est toujours un déchirement que de te voir fondre en larmes, je mesure alors mon impuissance.

       Un jour tu allais mourir dans mes bras. Désespéré, éperdu de douleur, je t'ai crié mon amour, mon besoin immodéré de toi.
        Tu es revenu à l'existence, j'ai compris alors que ceux que nous aimons peuvent s'envoler vers l'Ailleurs, à chaque instant.

         J'ai compris que la vie peut nous enlever en un éclair ceux que nous aimons, et qu'il vaut tellement mieux offrir des roses en bouquets d'amour, plutôt que de les déposer sur des tombes.

        Cela a changé ma vie.



      Comment te dire, que ton regard si doux, le soir, m'invite au sommeil, que dormir avec toi m'ouvre les portes du ciel?

      Comment te dire et te redire, que je connais jusqu'au moindre détail chacune de tes rides, chacune de tes facettes, que je n'ai de cesse de t'apprendre par cœur, pour m'en souvenir à jamais?...


       Comment te dire que tous nos silences sont devenus plus beaux que des paroles?

        Comment te dire...


Jérémie, le 16 octobre 2016

samedi 15 octobre 2016

Comme un enfant


    

     COMME  UN  ENFANT

                       •
    


Comme un enfant
Qui se souvient,
Qui voudrait être grand.

Comme un enfant
Qui sème son chagrin
Dans les jardins du silence.

Comme un enfant
Qui rêve,
Qui enchante notre existence.


  


Comme un enfant
Qui nous appelle
À l'aimer tant et tant.

Aurons-nous assez d'amour
Pour cet enfant,
Qui voudrait exister, simplement?

Comme un enfant
Qui joue avec le vent,
Qui peint la vie en couleurs.

  


Comme un enfant-prophète,
Qui donne son cœur,
Et nous tend les bras.

Comme un enfant-oiseau,
Qui a tant de bonheur.
Son rire nous touche,
Et nos chagrins s'envolent!




Te souviens-tu
De l'enfant d'hier,
Celui que tu étais,
Magicien en ce monde
Mais si seul, bien souvent?

Cet enfant-là
Voudrait que tu l'aimes,
Simplement,
Que tu le prennes dans tes bras.

Cet enfant du silence,
C'est moi, c'est toi!

Cet enfant vit toujours,
Au fond de toi,
Et a besoin de toi.

  


Ouvre tes bras,
Il se blottira
Tout contre toi.

Comme un enfant
Qui joue avec les sphères,
Si fragile,
Si téméraire...

Comme un enfant
Qui t'appelle à naître,
Et t'enseigne l'amour!

Comme un enfant...

  

                       •

   

Jérémie, le 1er décembre 2011

  

Les enfants sont la lumière du monde. Ils nous guident vers demain.
Ils nous prennent par la main, ils nous apprennent la vie, et l'amour, ils savent par le cœur ce que nous ignorons, ce que nous avons oublié depuis longtemps.
Laissez parler les enfants, laissez-les chanter!
Notre Terre les attend depuis si longtemps!

  

Les enfants de lumière nous emmènent vers un monde nouveau, leur amour désarme les plus insensibles d'entre nous.
Les enfants de la Terre sont chez eux partout dans l'Univers.
Rien ne pourra résister à la vague d'amour qu'ils répandent partout.
Ne les éduquons pas, ce sont eux qui nous éduquent et nous enseignent.
Laissons-les nous mener vers demain. Car ils en savent tellement plus que nous!

   

Ils ne demandent qu'à nous transmettre leur sagesse, non avec des mots savants et des arguments, mais juste par la simplicité de leur cœur grand ouvert.
Les enfants me font tenir: là où ils sont, il y a toujours de la joie.

   

Les enfants sauveront notre Terre.

                       •

samedi 8 octobre 2016

Une journée


           UNE   JOURNÉE

   

       Le matin!

   


Le matin plein d'espoir,
Accroché au souffle
De notre vie, qui s'essaie
À renaître encore et encore...
Le matin que le givre a figé:
Ô miracle!
Tout sourd du silence,
Le ciel s'éclaire.
Comme il est nouveau, ce matin,
Et plein de promesses...


  

             Midi.


Lumière crue. Effluves chaudes.
Midi s'époumone à nous faire croire
Que le jour bat son plein.
Midi pour les ventres creux,
Midi comme un éclat,
Comme un Soleil qui aveugle.

  

             Le soir.


L'air tiédit, les ombres dansent...
Le soir arrive, le jour se lasse.
Comme il fait bon
De s'abandonner.
Une nostalgie s'insinue,
Au chaud de l'âme.
Le soir a des vertus,
Mais le corps est las...

  

                Nuit...


Frémissez au vent frais,
Oiseaux endormis:
La Lune se lève.
L'ombre a pris sa part,
Il fait nuit, déjà...
De peurs et de glace,
Le lit de nos rêves
Engloutit la triste vallée.

Ainsi frissonne la vie,
            Ainsi s'égrène le temps.

     Silence.

Jérémie, octobre 2012