lundi 23 mai 2016

Franz Schubert, l'hiver de l'âme



FRANZ  SCHUBERT




L'Hiver de l'Âme







    Schubert fut un compositeur à la sensibilité extrême. Il est mort très jeune, à 31 ans.

     Il laisse une Œuvre gigantesque, profondément inspirée, qui marque  la véritable naissance du Romantisme allemand.

    Ses œuvres  sont marquées par  le tragique de l'existence, mais elles peuvent aussi se révéler légères et enjouées, et baignées d'une atmosphère toute viennoise.

     La quête désespérée de l'amour est un thème déjà très romantique.

     La musique de Schubert est empreinte du sentiment amoureux, qui peut nous transporter, mais aussi de la solitude, une solitude des grands espaces, lointaine, infinie.





     L'Ave Maria de Schubert, une de ses pièces les plus célèbres, est aussi devenu un hymne à la compassion, à la miséricorde divine.
Partout où est chanté l'Ave Maria, peut être ressentie la présence de Marie, qui donne son amour à la Terre.

    La musique de Schubert est imprégnée par un fort sentiment du spirituel, et ses chefs-d'oeuvres accomplis de la maturité, décrivent le combat de l'homme, son courage de se confronter aux feux de la chair, afin de mener à bien la mission qu'il lui revient de découvrir.





    Un hiver loin de tout, j'ai écouté chaque soir le mouvement lent d'une
des trois ultimes Sonates du compositeur, la Sonate en La majeur.

    Et chaque soir cette musique poignante m'aidait à pleurer tout mon saoul.

    Je vivais pendant cet hiver-là les affres de l'amour, celui qui nous confronte à nous-même, l'amour impossible qui nous laisse exsangue.

   La musique de Schubert me faisait sombrer dans l'abîme, elle me consolait aussi.
   Mes tourments se dissolvaient dans l'écoute du thème infiniment triste, et je ressentais comme un abandon à pleurer ainsi.
  Je m'abandonnais au piano de Schubert.





     Je voudrais partager ce que je ressens à propos de ces musiques très tristes.

     Quand vous allez mal, quand vous avez envie de pleurer, quand la colère vous déchire, n'allez pas toujours vers un divertissement, une chanson joyeuse, un film comique.
     Quand ça va mal, choisissez parfois de ne pas fuir.

     Plongez-vous dans cette détresse que vous ressentez. Laissez-vous aller à la tristesse, pleurez ces larmes qui vous brûlent les yeux.

     Allez voir un film tragique qui vous parlera de vos propres douleurs, une comédie de moeurs douce-amère, où l'on pleure et l'on rit à la fois.

    Ecoutez les Nocturnes de Chopin, les Romances sans Paroles de Mendelssohn, les Kreisleriana de Schumann, ou ses Études Symphoniques.

    Plongez-vous dans les dernières Sonates pour piano de Beethoven, ou ses derniers Quatuors à cordes.
Ce sont des mondes!...

    Regardez un Opéra qui dépeint le tragique de l'existence, l'amour passionnel, la trahison ou l'abandon:

   Carmen de Bizet, Don Giovanni de Mozart, Rigoletto de Verdi, Atys de Lully, Médée de Charpentier, ou les Contes d'Hoffmann d'Offenbach, La Bohème de Puccini...et tant d'autres!

       Écoutez des chansons tristes de vos chanteurs favoris, celles qui font vibrer votre corde sensible, allez au théâtre voir une grande œuvre tragique.

      Pour une fois, ne vous laissez pas divertir de votre mal-être, affrontez-le!





     Laissez-vous gagner par votre déprime, votre désespoir, et restez assis là, seul, n'appelez pas aussitôt votre meilleure amie.
    Soyez seul avec vous-même, avec tout ce trop-plein qui vous envahit.

    Aimez-vous à travers la détresse qui enfin s'exprime.

    La musique de Schubert, si vous l'aimez, peut vous porter à travers ce chemin de retour vers soi.

    Écoutez le Quatuor à cordes "La Jeune Fille et la mort", sublime cri de douleur d'un artiste qui oscille entre révolte et acceptation.

    Écoutez les trois dernières Sonates pour piano, un aveu ultime du compositeur avant de quitter enfin ce monde.

    Écoutez les Trios avec piano, violon, violoncelle, jeu d'ombre et de lumière, poèmes épiques...exaltants!

    Écoutez la Symphonie Inachevée, voyage dans la forêt romantique, sa magie, son mystère. S'y perdre pour mieux se retrouver.

    Écoutez le cycle de Lieder "Le Voyage d'Hiver", pour piano et voix.
Jamais on n'a été aussi loin dans le cœur de l'âme humaine, où la sensibilité se met à nu, à l'approche de l'ultime voyage.

    Écoutez enfin le Quintette à cordes avec deux violoncelles, en Ut majeur, certainement le plus grand chef d'œuvre de toute la musique de chambre, que le pianiste Artur Rubinstein désira faire jouer lors de ses obsèques.
    Un monument, avec des mélodies sublimes, infinies, ces fameuses mélodies schubertiennes qui nous transportent.

   Écoutez Schubert, et partagez avec lui les douleurs de votre existence.

   Car notre humanité, nous la partageons à notre manière unique, avec tous nos frères humains.

  Écoutez Schubert, et pleurez toutes vos larmes...

  Faites vôtre une fois, une seule, le Voyage d'Hiver.




Jérémie, 22 mai 2016.
     Pleine Lune du Wesak

vendredi 20 mai 2016

Pour toi


           POUR  TOI



  


Pour toi,
Je verserais toutes les larmes,
Je porterais tous les fardeaux.

Pour toi,
Je me ferais silence,
Je t'inonderais des plus belles
                        musiques.

Pour toi,
Je laisserais toutes mes illusions,
Je chercherais ta vérité,
Je te porterais dans l'azur.

Pour toi,
Je voudrais être muet,
Plutôt que de te blesser
Par un seul de mes mots.

Pour toi,
Je porterais tous les poids,
Je choisirais la route
La plus sombre,
Pour être sûr que ton pas
Jamais une seule fois,
Ne la foule.

Pour toi,
Je marcherais dans les déserts,
Je me viderais de mes espoirs,
Juste pour que tes souffrances
S'effacent.

Pour toi,
Je chanterais tout le jour,
Je te ferais rire,
Pour te donner de la joie,
Pour que ton cœur s'allège,
Le temps d'un printemps.

Pour toi,
J'oublierais le temps,
Je me ferais tendresse,
Pour célébrer le bonheur
De t'aimer.

Pour toi,
Je ferais pousser des fleurs
                  par milliers,
Et je te les offrirais
En bouquets de lumière,
Pour  embellir ta vie,
Et te dire combien
Je t'aime...

Pour toi,
J'accepterais
De me faire transpercer
Par cent poignards,
Si cela pouvait t'éviter,
Qu'un seul ne se fiche
Dans ton cœur.

Pour toi,
Je donnerais ma vie
Et toutes mes pierres,
Je donnerais tout,
Pour que tes larmes
              sèchent.

Te voir pleurer
Me renverse,
Me bouleverse
À chaque fois.

Je ne connais pas les mots
Pour te consoler.
J'aimerais juste verser
             mes larmes,
Et te dire, oui te le redire,
Que je t'aime pour la vie,
Et que je te fais la promesse,
D'être avec toi,
Pour demain et pour toujours,
Pour la vie, et pour l'éternité.

T'aimer me bouleverse.


Jérémie, 20 mai 2016

mardi 17 mai 2016

Grandir avec les pierres


GRANDIR  AVEC  LES  PIERRES


   




Je me passionne pour les pierres depuis quelques années.

Il y a trois ans, j'ai décidé d'abandonner tout modèle extérieur pour me laisser façonner par le pouvoir des pierres.

Abandonner l'idée de laisser mon pouvoir aux mains d'un maître, d'un idéal, d'une appartenance quelconque.

Abandonner le besoin d'en référer toujours à autrui avant de prendre une décision.

Abandonner la tentation d'atteindre un but, ou un accomplissement.

Le chemin se fait en marchant.
Il n'y a d'autre but que celui de cheminer dans l'amour et le respect, de moi-même, et des autres.

Une petite révolution pour moi, qui manquais tellement d'assurance et de confiance en mes capacités!


   



Ma collection de pierres s'est agrandie très vite au fil des années.

Sur ces photos, je reconnais beaucoup de pierres qui ne sont plus en ma possession.
Dès le départ, j'ai donné des pierres.
Je les offres facilement, même des pierres onéreuses et de grande valeur.

J'apprends à les donner avec plus de discernement. À garder pour moi, à ne pas me démunir.

Une collègue aide-soignante, qui est tout de suite devenue une grande amie, m'avait appris à donner.
Et à accepter de recevoir.

Quand on accepte volontiers un cadeau, on accueille une forme d'abondance.
En refusant systématiquement les cadeaux, on se coupe de cette même abondance.

Je rêve d'un monde où l'on pourrait donner et recevoir librement, facilement, sans cette idée de toujours être redevable.


   



Je n'ai jamais été riche, dans ma vie.
Mais en donnant librement, j'ai reçu énormément.

Les pierres que j'ai accueillies chez moi, ont circulé comme par miracle.
Certes, j'ai dépensé souvent au-delà du raisonnable.
Mais je connais une abondance de beaux objets, de beaux minéraux telle, que je ne pourrais pas expliquer comment tout cela est venu à moi.

En ouvrant mes bras et mon cœur, j'ai reçu bien plus que le nécessaire.

J'ai toujours pensé qu'en donnant tout, on reçoit tout, et bien plus encore.


   



Mes pierres, je les ai aimées, admirées. Je me suis occupé de mon jardin de pierres quotidiennement.Je les ai lavées, frottées, purifiées, rechargées.

Je les mises au soleil longuement, et aussi à la lumière de la lune, je leur ai fait connaître les encens les plus précieux, les huiles essentielles, les vibrations d'une clochette tibétaine, d'un bol tibétain.

Je les aime comme des êtres lumineux, et le fait est qu'elles deviennent de plus en plus belles, elles sont brillantes, rayonnantes, et leur énergie est très puissante.

Le plus incroyable, c'est qu'elles me redonnent tout cet amour, mille fois amplifié.


   



Les pierres m'ont fait évoluer plus rapidement et plus sûrement que n'importe quelle thérapie ou enseignement.

Les pierres sont un enseignement à elles seules.

Elles nous apprennent à exister de manière autonome, à savoir dire non, à donner du poids à notre parole, à être moins gentil, mais plus véridique.

Certaines pierres extrêmement puissantes m'ont amené à vivre des crises violentes.
Elles m'ont aidé à faire surgir toute cette négativité hors de mon être, afin de la vivre, douloureusement, pour mieux m'en détacher.

Les pierres m'ont métamorphosé.

Et elles continuent de le faire, jour après jour. Elles représentent le moyen le plus radical et le plus complet de se transformer.

Avec les pierres, on ne peut pas tricher.
Elles font surgir la lumière du néant, la joie du désespoir.

Les pierres portent puissamment l'amour de la création.
Je leur dois d'être devenu quelqu'un de plus heureux et plus compatissant.

Et je les remercie, d'être ces messagères divines, à travers leur beauté qui ne cessera jamais de me fasciner.


Jérémie, lundi 16 mai 2016

mardi 3 mai 2016

Vive la pluie!



VIVE  LA  PLUIE!





La pluie est une bénédiction. Elle est la vie, elle donne la vie.

L'eau du ciel est la récompense de la terre. Sans la pluie, c'est le désert.

Mal-aimée, elle est pourtant tellement poétique!  La pluie nous berce de son clapotis.



Avec la pluie, tout est différent. Elle modifie les couleurs, qui deviennent étrangement vives, en contraste avec les nuages gris.

Le bruit de la pluie qui tombe crée un silence apaisant.
Tout paraît immobile, le temps passe autrement.

La pluie nous dérange, elle modifie nos projets, nous oblige à prendre un peu plus soin de nous.



Elle nous confine à l'intérieur: c'est l'heure d'aimer!

Marcher sous la pluie froide peut sembler désagréable. Mais l'eau du ciel nous bénit et nous baptise.

La pluie ouvre le chemin à une activité que nous délaissons beaucoup trop: lire!
Lire dans sa chambre par temps de pluie nous entr'ouvre les portes de la félicité!

Quand la pluie est battante, on reste à l'intérieur au lieu de courir partout, on s'ennuie avec délice, au lieu d'être surchargé par mille activités inutiles.

La pluie est la poétesse mal-aimée du monde contemporain.

À la prochaine pluie, ouvrez les yeux et le cœur! La pluie, c'est la vie...



Jérémie, 3 mai 2016

dimanche 1 mai 2016

La joie... ou la tristesse?


  LA  JOIE...OU  LA  TRISTESSE?






     La joie m'étreint et m'enlace.



     Elle me fait renaître de mes cendres, à chaque fois.



     Elle revient dans ma vie, quand tout est blême. Elle s'invite
   Comme une douce fiancée.



       Quand je crois mourir,
Elle me rattrape et m'emmène.
Elle ne me laisse pas seul,
Elle appelle toutes mes grâces.



       À la fin, tout à la fin,
       Se souvient-on de la joie...
    Ou de la tristesse?







          La tristesse nous noie,
          La joie nous sauve.



     La joie déplace les ombres,
     Elle envahit tout.



Elle s'exprime par des rires,
    Elle est naturelle, ne s'embarrasse
    Pas des conventions.
La tristesse est empesée,
La joie est libre et légère.



      La joie vibre l'amour.







         Dix jours de tristesse
     Nous immobilisent:
     Un éclat de rire nous remet en
Mouvement.



   La joie est rouge, or, soleil.



      La tristesse est grise, terne,
                   Noire.




   De quoi se souvient-on à la fin,
   Tout à la fin?
           De la joie?
           Ou de la tristesse?






       Le vraie joie ne contrôle rien,
       Elle fuse, ne refuse rien.



La joie te prend et t'emmène,
Elle ne dure jamais, mais qu'importe,
Seule compte l'ivresse!



          Ta joie est la tristesse
           Sans masque.



    Elles sont liées à jamais.



De quoi se souvient-on à la fin, tout à la fin?
            De la joie....
            Ou de la tristesse?






Jérémie, 1er mai 2016