samedi 27 février 2016

Soyez comme une coupe


     SOYEZ  COMME  UNE  COUPE





Soyez comme une coupe, pour recevoir les dons que vous offre la vie.

Soyez vibrant de gratitude, il vous est donné tant de bienfaits.
Même si vous trébuchez chaque jour, accueillez ces expériences, elles vous font grandir et apprendre.

La tristesse n'a qu'un temps, le bonheur reviendra dans votre vie, aussi sûrement que le printemps succède à l'hiver.

Si votre cœur est lourd de chagrin, aimez-vous à travers cette peine, c'est une part importante de vous qui s'exprime.
Si votre humeur s'enfle de joie, vivez cette joie, mais sachez aussi trouver une paix à travers elle.

Quand le doute s'insinue en vous, devant un grand ou un petit choix, posez-vous, recherchez un moment de calme, soyez dans une réflexion positive.
Demandez-vous ce que vous recherchez exactement.
Allez vers une solution qui vous apporte du bien-être, ne vous sacrifiez pas. Vous avez le droit au confort, au plaisir.

Quand vous êtes confronté à un choc émotionnel, à un deuil, ne vous isolez pas. Sachez demander de l'aide, à un ami, un proche, un médecin, un thérapeute.
Prenez encore plus soin de vous.
Et quand vient le temps des larmes, abandonnez-vous à la douleur, ne retenez rien. La vie est comme ça. Parfois on y comprend plus rien. Il faut parfois se perdre pour mieux se trouver...

Ne cherchez pas sans arrêt à tout contrôler: allez dans le sens du courant, prenez les choses telles qu'elles viennent. Ne prévoyez pas tout. N'exigez pas l'impossible. Réjouissez-vous de toutes petites choses.

Soyez doux avec les autres, tant que faire se peut. Chacun est sur son chemin, il faut plus de temps à certaines personnes pour assimiler des choses que vous avez déjà comprises depuis longtemps.

Apprenez de chaque personne, chaque événement placé sur votre route. La sagesse, c'est de comprendre qu'on peut apprendre de grandes leçons venant de gens très humbles.
Apprendre de tout le monde, et même de ceux qui à priori nous paraissent plus faibles que nous, fait partie des grands secrets de la vie.

Que vous habitiez en ville ou à la campagne: depuis quand n'avez-vous levé la tête pour regarder les arbres? Ils sont là, silencieux, pleins d'amour. Ils vont bientôt se couvrir de feuilles vertes et tendres.

Vivez conscient de ce que vous êtes, de vos pensées, vos paroles, tout en observant tout le long du jour ce qui vous entoure. Le quotidien peut révéler plein de petites surprises.

Prenez peu à peu conscience des mots que vous utilisez, des intonations. Les mots ont beaucoup de force, essayez de choisir ceux qui sont beaux, utiles, porteurs de paix.

Retrouvez la magie du silence, de temps en temps, pour vous régénérer. Vous en avez besoin.
Et si vous voulez écouter de la musique, choisissez celle qui vous porte, vous emporte...pas celle qui vous rend agressif et nerveux.

Prenez plaisir à boire de l'eau bien fraîche, à manger à votre faim. Manger doit être un plaisir!
Laissez tous ces programmes draconiens qui vous obligent à maigrir, à devenir plus ceci, plus cela, à vous faire violence. Vous êtes bien tel que vous êtes.

Répétons cette belle phrase:
VOUS ÊTES BIEN TEL QUE
VOUS ÊTES!

Ahhhh! Ça va déjà mieux, non?


Jérémie, 26 février 2016

mardi 23 février 2016

Le printemps à cœur battant.

Le printemps à cœur battant.


 


     Je me languis de printemps!
Nous sommes encore en février, le vent est glacial, mais j'ai aperçu aujourd'hui quelques crocus mauves délicats, et aussi des perce-neiges.
      J'ai tant besoin de fleurs, de douceur, de brise tiède, de soleil...

      L'hiver est là comme un repos de l'âme, une parenthèse de rigueur qui nous laisse rêver aux caresses du printemps.
      Les bourgeons contiennent déjà toute cette vie foisonnante, ces couleurs. Tout est prêt pour qu'éclate de joie la végétation toute entière.

     Comme il est long, le temps des frimas! Comme nous espérons d'un cœur implorant le miracle de la saison nouvelle!

 


     Bientôt nous y serons! Passés les premiers émerveillements, cela sera presque habituel...
     Oh! Ne jamais oublier l'étonnement des premières feuilles tendres aux arbres, le festival des cerisiers en fleurs, les gazons constellés de pâquerettes!
        Ne jamais s'habituer au concert des milliers d'oiseaux, à la douceur d'avril, aux pluies éblouies du printemps!
        Ne jamais tenir pour acquises les lumières dorées, les premières chaleurs de mai, les prairies remplies d'odeurs.

      Mon cœur est au printemps, déjà.
Et si nous vivions ce printemps comme si c'était le premier?
     Noter jour après jour le changement qui s'opère en grand secret dans la nature.
      Assister, ému, à l'éclosion des feuilles délicates, qui déclinent moult nuances de vert tendre dans les prés et les forêts.
     Faire fleurir notre cœur de beauté amoureuse. Et rayonner le bonheur d'être en vie sous les marronniers en fleurs...

   


    22 février 2016

Jérémie

dimanche 14 février 2016

À celui que j'aime


À  CELUI  QUE  J'AIME






       Tu es le Soleil qui me réchauffe,
     L'eau qui me désaltère,
  L'air qui fait me fait vibrer.



       Depuis bientôt dix ans,
    Tu fais de ma vie un poème.
  Je ne me lasse pas,
       De découvrir tes contrées.



      Ma place favorite,
    C'est avec toi.
 Tu me donnes le meilleur de toi,
C'est trop, mais je dis oui cent fois!



      Quand le vent nous est contraire,
   Je me blottis contre toi,
 Le silence nous régénère.



     Je t'aime tellement,
   J'ai besoin de toi, de ton rire,
 De tes bras qui m'entourent.



      Personne d'autre ne me connaît
   Mieux que toi.
 Tu es mon paysage, mon livre
Que chaque jour, je parcours.



    À tant lire dans tes yeux
  La lumière qui s'y trouve,
Je connais désormais par cœur,
Les recoins de ton cœur.



    Bien des fois ce fut le désert.
  Nous retenions notre colère,
 Nous en avons fait des larmes.



     L'éternité me paraît si courte
   Pour découvrir le mystère de toi.
 Ô mon Dieu! Laissez-nous
Cent ans, pour nous aimer
   Mieux encore!



    Sans toi, la vie me paraîtrait
   Terne et fade,
 Car tu es le sel de ma vie,
 Tu lui donnes mille saveurs.



     Tout au long de la journée,
   Je prends plaisir à être près de toi.
 En ton absence je me languis,
 De ton visage, de ton corps.



     Tu es ma joie, mon espérance,
   Mon rêve et ma passion.



      Je t'aime vingt fois par jour,
           Je t'aime pour toujours.



   Jérémie, 14 février 2016



      Joyeuse St Valentin à tous!
    L'amour partagé est la plus belle chose de l'univers...
    Suivez les chemins de votre cœur.

samedi 13 février 2016

CHRISTOPHANE,  L'ENFANT 
  AUX  CENT  MILLE  CRISTAUX


    Voici l'histoire d'un tout jeune garçon qui s'appelait Christophane.
Dès qu'il sut parler, Christophane ne prononça qu'un seul mot: "améthyste". Ses parents, intrigués, se demandèrent ce que cela pouvait bien signifier. Le mot "améthyste" revenait sans arrêt sur ses lèvres. Il se mit bientôt à le chantonner, à le chuchoter. Ce mot magique le mettait en joie.
     Ses parents, voyant que leur enfant ne prononçait qu'un seul mot, s'en inquiétèrent. Ils firent appel à un éminent orthophoniste pour lui apprendre les mots que tout petit garçon de son âge doit savoir.
     Christophane se plia de mauvaise grâce. Il apprit tous les mots, mais ne prononça plus jamais le mot: "améthyste". Il finit même par l'oublier. Et tout le monde oublia cette histoire.


     Christophane grandit, comme tous les enfants, mais il y avait en lui comme un trouble, une tristesse inexplicable. Il ne parvenait pas à s'intéresser aux choses de sa vie, il ressentait au fond de lui une profonde nostalgie.
     Quand il eut 12 ans, Christophane fut envoyé pendant les grandes vacances chez un vieil ami de la famille, qui habitait seul à la montagne, à l'autre bout du pays.
Le jeune garçon prit le train, comme un grand, et se retrouva dans un hameau blotti contre les montagnes.
    Athos, un solide octogénaire, vint vers lui et le prit dans ses bras:
-Bienvenue à toi fiston! Ici c'est loin de tout, mais tu verras comme on est bien!
       Christophane se sentit tout de suite en confiance avec cet homme direct et chaleureux. Il aima son visage ridé comme une vieille pomme, ses mains noueuses et son regard doux et étincelant.

    Le lendemain, le ciel était d'un bleu tel que les sommets s'en détachaient comme une dentelle éblouissante.
- Petiot! Que dirais-tu d'une belle promenade? L'air est pur, et tu me parais avoir de bonnes jambes!
-  Oui, allons-y! répondit Christophane, à qui cette nouvelle vie donnait une belle énergie.
    Athos lui avait préparé un grand bol de lait chaud avec deux solides tartines. Il lui semblait que cet homme  amical était déjà un vieux compagnon de route.

    Ils marchèrent longtemps, en silence. Parfois, Athos, qui avait une connaissance profonde de la nature, lui indiquait le nom d'une plante, ou d'un papillon. Les alpages étaient en fleurs. Christophane était transporté par la lumière, la beauté foisonnante des prairies, le paysage sublime des sommets alentours.
    Ils arrivèrent bientôt sur un chemin rocailleux qui suivait la courbe d'une immense falaise. Tout à coup, Athos dit à son protégé: 
- Vois-tu là-bas, cette forme sombre blottie contre la falaise?
- Oui, maintenant je la vois!
- C'est la caverne. C'est là que se trouve la Source aux Ondines. Viens, je t'y emmène!
    Ils s'approchèrent. Christophane sentait son cœur battre la chamade. Il ne savait pas exactement pourquoi, mais il pressentait que quelque chose d'important allait se produire.
       La caverne était haute et large, la lumière parvenait jusqu'au fond. Athos prit la main du garçon et lui dit d'une voix mystérieuse:
- Écoute! C'est le chant des ondines!

   Christophane entendit comme un murmure, c'était le bruit que fait l'eau quand elle s'écoule joyeusement dans son lit de rochers. Ils remontèrent le cours du ruisselet et observèrent, là, au fond de la caverne, le jaillissement d'une source surplombant un petite cavité naturelle tapissée de cristaux violets extraordinaires. L'eau se jetait dans ce bassin précieux avant de poursuivre sa route.
- C'est tellement joli, Athos!
Comment s'appellent ces pierres violettes qu'on voit dans le bassin?
- Ce sont des améthystes!



    Le mot aussitôt prononcé déclencha en lui une émotion si vive qu'il laissa éclater sa joie. Il se mit à prononcer encore et encore ce mot magique. Mais oui! C'était le mot de sa petite enfance, celui qu'il aimait tant! L'améthyste était donc cette pierre miraculeuse, ce cristal violet qui se trouvait là, sous ses yeux! 
     Christophane raconta à son nouvel ami l'histoire du mot magique, qui se perdit dans sa mémoire.  Athos lui ébouriffa les cheveux en disant simplement:
- eh, ben mon garçon!...

    L'homme, faisant signe à l'enfant de l'imiter, prit un peu d'eau pure et fraîche au creux de ses mains pour la porter à sa bouche. Elle était délicieuse! Le jeune garçon sentit que cette eau était une chose infiniment précieuse.

 Ils restèrent en silence durant un temps que l'on ne peut mesurer, se laissant bercer par le chant de la Source aux Ondines.
    Tous deux firent le trajet du retour dans un profond silence. La nature était au comble de sa beauté.  Christophane  se sentait libre comme un oiseau dans le ciel.

    L'amitié entre le vieil homme et l'enfant était scellée. Elle ne fit que croître au fil des années.
    Christophane attendait les grandes vacances avec une joie secrète. Il retrouvait Athos pour partager des moments simples. Ils firent de longues randonnées, où le vieil homme lui enseigna l'art des plantes, des pierres, et tous le secrets que connaît un vieux sage sur la vie. 
       Christophane était devenu son enfant aux cent mille cristaux. 

       Mais un jour de novembre, à la veille de ses vingt ans, on annonça à Christophane qu'Athos, le vieil homme si cher à son cœur, était parti rejoindre l'ultime source.
      Il s'était éteint doucement dans son sommeil.


Sa douleur fut telle qu'elle lui coupa le souffle.
   Il voulut lui dire adieu, là-bas, au pays de leur rencontre, de tous ces étés qui défilèrent trop vite.
       Il prit le train à nouveau, pour retrouver une dernière fois le hameau au pied des alpages, cet éden qui lui donnait le goût de vivre, ce coin d'enfance où il avait appris l'essentiel de la vie. 
       Tout lui revenait, les randonnées, les éboulis, les fleurs par milliers, la main noueuse d'Athos, ses yeux clairs qui bien souvent s'embuaient de larmes, ses cheveux blancs comme la neige, ses paroles rares, pleines de sens.
       L'homme que Christophane était devenu pleurait tout ce qui avait fait sa vie, cette amitié bouleversante, que personne ne pourra comprendre. Car comment expliquer que peu de choses font un tout immense?

     L'enterrement fut simple. Comme le vieil homme l'avait toujours été.
Une femme âgée s'approcha de Christophane et lui tendit une lettre:
- Tenez, jeune homme, ça vient d'Athos. Il savait qu'il allait partir. Il m'a confié ceci pour vous.

    Christophane prit la lettre d'une main tremblante. Il se dirigea vers les sommets. Il voulut se rendre à la Source aux Ondines, une dernière fois. 
     L'automne n'en finissait pas d'être sublime. Au fur et à mesure que Christophane gravissait le chemin, le manque de son plus cher ami se faisait sentir en lui, comme une douleur poignante. Il aurait voulu crier, mais sa gorge était sèche. 
  Il arriva enfin à la caverne.

  Il s'assis devant la source, les améthystes étaient si belles!
  Il déplia la lettre tandis que ses yeux se brouillaient de larmes. L'écriture était régulière, mais un peu tremblante. On y lisait les mots suivants:

    Mon petiot,

Je vais bientôt m'en aller. Je le sais. 
Je le sens.
Je vais partir au moment où j'aime le plus la vie. Cette coquine! Elle n'a  pourtant pas toujours été tendre avec moi.
Mais tu es venu dans ma vie.
Mon jeune ami, tu as été mon soleil, ma paix. Tu vas être malheureux, ça me fait mal. 
Mais ton cœur de cristal, garde-le bien!
Les vieux amis, ça se dit plus rien, mais ça s'aime comme les roses.
C'est la vie. 
Alors je te dis je t'aime. Je ne te l'ai jamais dit, je crois. Mais j'ai tout fait pour que tu le sentes, dans ton cœur.
C'est bête, mais ça me fait pleurer...
Tu es mon ange, et je suis le  tien, pour toujours.

Athos 

   Christophane se sentit alors seul comme dans un désert, mais rempli des plus belles choses de la Terre. 
      Il lava son visage avec un peu d'eau, et pria même un peu. Le temps s'était arrêté. Il replia la lettre.

   Il sorti de la grotte, et confia son chagrin aux Lys des champs qui s'ourlaient d'or dans le soleil du soir. Lorsqu'il regagna le hameau, la nuit venait de tomber.



Jérémie, le 7 février 2016

lundi 8 février 2016

Elgar Cello Concerto 1st Movement: Jacqueline du Pre

Elgar Cello Concerto 1st Movement: Jacqueline du Pre



Source: Youtube-Allegrofilms



   Jacqueline du Pré jouant le premier mouvement du fameux concerto d'Elgar. Daniel Barenboïm à la direction.
    Bouleversant.

Jacqueline du Pré: le violoncelle au sommet


Jacqueline du Pré: le violoncelle au sommet




       La violoncelliste anglaise Jacqueline du Pré fut à mon sens le plus bouleversant talent musical du 20ème siècle. Cette jeune femme, si belle, si spontanée, qui épousa Daniel Barenboïm, représente tout ce que la passion, la jeunesse, peut offrir à la musique. Elle était excessive, d'après certains, mais tant d'amoureux de la musique y ont décelé une force énorme, un besoin de faire surgir de son âme ce chant sublime, déchirant, du violoncelle.
       Alors qu'elle était au faîte de sa carrière, à 25 ans, les premiers signes de la maladie commencèrent à se déclarer. Elle était atteinte de sclérose en plaques.
        Elle, l'oiseau du bonheur, qui savait exprimer tout son être à travers  les accents du violoncelle, allait être privée de son chant, de cet art qu'elle avait porté au sommet.
        Elle mourut quelques longues années après, expérimentant dans sa chair les affres de la maladie, et de ce deuil impossible d'avoir dû déposer définitivement son instrument.

      Que retenir de Jacqueline du Pré, de cette comète qui traversa le monde musical des années 60-70?
        Peut-être une chose: sa joie de vivre, elle aimait profondément la vie, et la musique. Elle était jeune, séduisante, rayonnante.
        Pour prendre la mesure de son génie, il nous reste tous ses enregistrements.
        Le concerto d'Elgar, dont elle donna une interprétation tellement extraordinaire qu'il resta définitivement associé à elle.
Un cri de désespoir, de joie sauvage, un élan vers l'absolu, un poème qui nous tire les larmes.
          Le concerto de Schumann, auquel elle donna une voix, la sienne, car Jacqueline du Pré faisait chanter son instrument comme personne. Écoutez le deuxième mouvement, et sa mélodie bouleversante, qui nous transporte vers la grâce.
        Et tant d'autres disques, témoignage d'une époque où l'on pouvait vivre autrement que dans un stress continu, avec le portable qui nous rappelle à l'ordre, nos dizaines de rendez-vous, etc.

      Jacqueline du Pré n'était pas seulement une violoncelliste hors de commun, elle est restée dans le cœur de ceux qui l'aime, cette musicienne profondément sincère et authentique. Ses interprétations nous touchent au plus vif. Je ne connais aucun autre musicien qui ait su à ce point retraduire la richesse et la variété des émotions humaines.
      Son destin tragique n'a pas éclipsé la divine musicienne qu'elle est et restera à jamais.

     Remercions-la d'avoir été elle-même. Son art de l'interprétation inspire tous les musiciens qui sont sensibles à la musique comme une expression de l'âme, et non comme une foire aux concours.
      La musique contient en elle-même tant de trésors! Faire chanter un instrument pour l'élever plus haut encore que la voix humaine devrait être le but ultime de tout instrumentiste.
      Réécoutons les disques de cette femme exceptionnelle, et prenons une leçon de musique.
       Une leçon de musique, une leçon de vie.


  Jérémie, 5 février 2016


Jacqueline du Pre - Kol nidrei (orchestral version)
        Source: Youtube-Sumiregusa23



samedi 6 février 2016

Laissez couler vos larmes


LAISSEZ  COULER  VOS  LARMES





    Laissez couler vos larmes!
Ne jouez pas à être cet homme infaillible, cette femme forte.
Vous n'en pouvez plus d'exiger de vous la perfection.
     Parfois vous êtes malheureux. Vous êtes tristes, immensément tristes. Vos projets magnifiques n'aboutissent pas. Vos rêves s'effondrent. Là où vous vouliez rencontrer le succès, vous trouvez un désert.
      Vous avez voulu mener votre barque. Vous vous croyiez plus fort que les flots.
       Maintenant, il est temps de poser les armes. Il est temps de l'admettre: vous vous êtes trompé. La vie n'est pas un plan triennal ni quinquennal. La vie n'est pas balisée par des bornes de sécurité.
        La vie nous emporte, nous donne des ailes, puis nous brise. Ce n'est pas elle qui le fait, c'est notre attitude orgueilleuse qui veut tout maîtriser. Nous avons vécu l'ivresse d'une chevauchée, notre noble monture nous lâche brutalement en chemin. Après l'ivresse, c'est la chute.
        En réalité, il nous faut nous apprendre à nous satisfaire de peu.
Ce qui nous a été donné en abondance peut nous être repris.

      J'ai perdu l'illusion de devenir "quelqu'un". Je suis devenu moi. Avec des faiblesses, des contradictions, de grandes fragilités.
Je voulais faire plaisir, être quelqu'un de "gentil", de brillant.
       À la place de cela, j'ai perdu mes repères, et au fur et à mesure que je me dépouillais des choses inutiles, des masques qui voilaient mon visage, j'ai exploré des déserts brûlants, des vallées profondes, des contrées où rien ne peut demeurer de tout l'attirail protecteur que je m'étais forgé.
     Maintenant, je sais que je suis comme un petit oiseau porté par le ciel. Je traverserai encore et encore des tempêtes. Mais dans chaque instant de paix, je puise l'espoir pour tenir lorsque les nuages s'amoncelleront à nouveau dans mon ciel.

      Ceux qui vous disent qu'ils sont sereins, que tout est merveilleux dans leur vie, qu'ils ont atteint la sagesse, que savez-vous de leur attitude au quotidien?
       La vie viendra encore les renverser, les bouleverser, les crucifier.

        Mais dans les instants de nudité, au travers de ces larmes que vous versez, se trouve votre vérité d'homme, de femme. Elle est la seule vérité qui vaille: vous ne détenez pas les clés de l'univers. Vous êtes un élément de cette miraculeuse création qui s'étend jusqu'aux confins des cieux.
        La vie est un mystère insondable. Être en vie sur cette Terre est en soi un miracle.

      Alors séchez vos larmes, relevez la tête. Le plus beau voyage, c'est le vôtre sur cette planète, votre parcours unique. Vous êtes venus donner votre couleur unique à toute cette gigantesque fresque.

     Aimer la vie, puis la détester, être indifférent, en révolte, s'exalter...
Vivre tout cela, et se laisser traverser par elle, en faire un poème, un chef-d'œuvre.
      Aimer la vie, et lui offrir notre vie.


Jérémie, le 4 février 2016