dimanche 24 juillet 2016

Beethoven: le cri de la liberté


BEETHOVEN:


       LE  CRI  DE  LA  LIBERTÉ


  


Ludwig van Beethoven fascine les mélomanes. Qui peut rester insensible à sa musique, si profondément humaine?

Son hymne à la joie, aboutissement triomphal de la 9ème Symphonie, est un de ses plus grands chefs-d'œuvre.  C'est la victoire du sentiment d'exaltation et de joie profonde, dans  un hymne devenu universel, et qui sera adopté  par l'Union Européenne.

Le style musical de Beethoven repose sur l'art absolu du contraste, dont il a exploré toutes les facettes.

Chez Mozart, le contraste est un jeu ineffable d'ombre et de lumière.
Chez Beethoven, c'est un gros coup de poing.

  


Les ruptures abruptes, les fortissimos soudains, ou génialement interrompus, les pianissimos à peine perceptibles, qui deviennent de tonitruantes fanfares: cette musique ne peut être ennuyeuse, elle se réinvente elle-même en permanence.

L'art Beethovénien, c'est aussi le rythme. L'inspiration géniale du compositeur en matière de rythmique n'a trouvé d'égale que chez Béla Bartók, un siècle plus tard.
Les rythmes du compositeur allemand nous emmènent irrésistiblement, nous conquièrent, et créent un sentiment de jubilation.

Autre caractéristique de ses œuvres, le développement presque à l'infini d'une cellule mélodique ou rythmique. Avec un motif simple, il nous emmène subitement très, très loin, la musique enfle, se retrouve dans tous les registres, se développe, et prend un ton dramatique, tragique, même.

Un bel exemple se trouve dans la marche funèbre de la 3ème symphonie, où un fugato de proportions gigantesques,
avance inexorablement pendant de longues minutes, tel un brasier dévorant. Ce passage m'empoigne à chaque fois. On y trouve toute la grandeur de Beethoven.




Pour terminer avec le style beethovénien, son art incomparable du Cantabile.
Ce mot italien désigne la capacité de faire chanter une mélodie, l'art d'imiter le chant de la voix humaine dans la musique instrumentale.

Le Cantabile de Beethoven est unique. Il participe du contraste de ses compositions, entre ferveur violente et apaisement miraculeux.

La Symphonie pastorale est un exemple magistral de ce Cantabile céleste, un chant printanier qui parcourt presque toute l'œuvre, comme un ruisseau intarissable, bercé du chant des oiseaux.

 


Si je devais ne retenir qu'une œuvre de lui, ce serait le Concerto pour violon et orchestre.
Cette œuvre est pure lumière, elle est déjà totalement dans le romantisme, mais sans pathos, juste le chant divin du violon.
Yehudi Menuhin joue ce Concerto merveilleusement, chaque note est vécue par le cœur, et a du sens.
La plus belle version, à mon avis, et pour longtemps.

Notons aussi sa musique de chambre, où l'on peut trouver d'indispensables trésors: les sonates pour piano et violon, les trios, le septuor, pour ne citer qu'eux.

Beethoven, à travers ses 32 Sonates pour piano et ses 9 Symphonies, explore des voies totalement nouvelles. Il fait littéralement exploser tous les carcans de la composition.
Au niveau de la forme, il est arrivé vers la fin de sa vie à une liberté totale, dont témoignent les derniers Quatuors.

À cette époque, il était pauvre, rejeté, mal soigné, à tel point qu'il se faisait arrêter dans la rue, les policiers le prenant pour un vagabond. Il s'écriait: "Je suis Beethoven! Le grand Beethoven! Ne me reconnaissez-vous donc pas!"

 


Sa surdité, qui fut le grand malheur de sa vie, était alors devenue totale, et pourtant, durant des journées entières, et à l'aide de son vieux piano, il composait des œuvres sublimes, témoignant d'un vie intérieure foisonnante.

Ses derniers Quatuors à cordes et ses dernières Sonates pour piano développent un langage nouveau et totalement génial.
Se débattant avec sa surdité, sa vie précaire, il parvenait à écrire une musique qui déjà appartenait à un autre monde.

Les interprètes de ces ultimes chefs-d'oeuvres ne cesseront d'en approfondir l'étude, car ceux-ci sont d'une immense complexité, mais en même temps, et c'est un surprenant paradoxe, d'une grande simplicité.



Comme peut l'être la vie...

Jean-Sébastien Bach, Wolfgang Amadeus Mozart, Ludwig van Beethoven: les trois plus grands compositeurs.



Et le plus grand des trois, c'est
           Beethoven.


Jérémie, le 24 juillet 2016

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