jeudi 29 septembre 2016

Martha Argerich


 MARTHA  ARGERICH,


  

       La Lionne du Piano

 

  À l'âge de sept ans, la pianiste d'origine argentine Martha Argerich jouait déjà les concertos de Mozart en soliste, dans les plus grandes salles.

   Elle est un génie du piano, comme on en rencontre deux ou trois fois par génération.
   Avec sa voluptueuse chevelure noire de jais, qui a joliment blanchi ces dernières années, elle ne peut passer inaperçue en concert:
   Elle donne tout.

   Sa marque de fabrique: l'entièreté. 
La passion. La pulsion, dirais-je presque. Car son jeu impulsif est pétri des contrastes les plus violents.

 

   Mais ce qui caractérise vraiment la pianiste léonine, c'est son indescriptible virtuosité. 

    La virtuosité de Martha Argerich est proprement époustouflante.

    Son enregistrement de la sonate de Liszt, connue pour sa difficulté diabolique, autant techniquement que musicalement, en témoigne.
    Argerich vole, survole la partition, se déchaîne...rien ne la bride, rien ne lui est impossible.

    Elle y est tout simplement éblouissante.



   Mais, loin d'être une dévoreuse de touches blanches et noires, Martha Argerich est avant tout une poétesse du piano. 

    Sa passion, son imagination, sont débordantes. 

     Elle met toujours la brillance et la technique au service d'une interprétation qui touche immédiatement le cœur de l'auditeur.
     Elle est totalement instinctive dans son jeu.

     Dans les Kreisleriana de Schumann, elle dépeint avec grand talent la passion romantique, elle y est abrupte, sans concession. Excessive, comme l'était le compositeur allemand, sans aucun doute...


    Le côté percussif de Bartók lui sied à merveille. Avec l'admirable violoniste Renaud Capuçon, sa sonate pour piano et violon va du mystère des moindres pianissimi aux tonitruances exaltées des fortissimi.

    Elle décolle littéralement dans le redoutable "Gaspard de la Nuit" de Ravel.
     Le miroitement scintillant de la première pièce, "Ondine", restera le plus beau jeu de lumière jamais offert dans cette pièce mythique.
      ...et jamais on avait joué "Scarbo" comme ça!!


   Dans Beethoven, elle est excellente, l'art du contraste s'y exerce à merveille.

   Son concerto de Schumann est d'une force expressive peu commune, notamment dans la cadence, qu'elle joue dans un seul souffle, comme une flèche ardente qui se meurt d'atteindre sa cible.

    Du troisième mouvement, qui est l'apogée de l'œuvre, une course exaltée vers la joie dionysiaque, elle fait une exaltante et virtuose chevauchée. Et ainsi lui rend justice, car rien n'est ennuyeux ou maladroit dans ce concerto, qui est un poème d'amour épique écrit fébrilement par Robert pour sa chère Clara.

     Des passions du premier mouvement, on passe à la douce innocence des jeux d'amour, avant de se laisser gagner par l'euphorie, la complétude heureuse de la fin.

     Un pur chef-d'œuvre.

 

    Les couleurs de Martha?

Un rouge carmin.
Un vert profond.
Un noir parcourus de bleus.
Un blanc aveuglant.

  J'aime cette pianiste depuis toujours. Elle me donne le goût de vivre, le goût d'aimer, d'être excessif en toute chose.

     Martha Argerich habille son piano des couleurs de la passion.

          Son piano revêt toutes les couleurs du rêve et de l'amour...

    ...toutes les couleurs de la Vie!

 

Jérémie, 13 septembre 2016

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