Connaissons-nous seulement la force qu'il aura fallu à cet enfant, pour naître dans ce petit corps, pour grandir en sagesse, pour réaliser ce qu'il était venu démontrer dans un monde très dur et hostile: l'amour, la bonté d'âme, la pureté d'un message destiné à traverser les siècles, pour arriver jusqu'à nous aujourd'hui, et nous toucher au plus profond de l'âme?
Savons-nous le courage qu'il a fallu à cette très jeune femme, de se savoir choisie pour porter l'enfant qui allait changer le monde? Elle a dû douter bien des fois, elle devrait épouser cet homme plus âgé, affronter l'incompréhension de sa famille, de ses proches.
Intimement, elle savait que son fils allait mourir d'une manière qui allait la bouleverser, qui allait bouleverser le monde.
Il devait y avoir un si grand poids sur ses épaules!
Et cet homme, ce charpentier, aimant le travail bien fait, il allait devoir accepter que son enfant naîtrait d'une manière mystérieuse, accepter que cet enfant était un don de Lumière.
Que d'amour devrait-il donner à son épouse chérie, pour l'épauler, pour la protéger, et subvenir aux besoins de la famille! Que d'amour pour faire grandir cet enfant, l'éduquer, comme tout bon père!
En cette nuit si mystérieuse, il est né. Est-il né dans une crèche, ou dans une simple demeure, est-il né en décembre ou en mars?
Nous ne le saurons peut-être jamais.
Nous savons si peu de cette histoire, alors que la Bible et tant de livres en parlent, chacun à leur manière.
Nous nous battons pour savoir la vérité, ce qui s'est réellement passé.
Mais cela est-il vraiment nécessaire?
Cette histoire d'amour, de larmes, de joie, cette histoire de chagrin et de peur, cette histoire se termine dans d'indicibles souffrances, mais porte en elle un message d'une puissance infinie.
La crucifixion n'est pas la fin de l'histoire.
Cette histoire est devenue la nôtre.
Nous aussi, nous sommes nés dans un petit corps sans défense.
Il nous a fallu grandir, tenir, il nous a fallu traverser le royaume déchirant de l'enfance, il nous a fallu devenir un adulte.
Combien de fois ne nous sommes-nous pas sentis crucifiés, par des choix impossibles, ou d'immenses peines?
Nous cherchons à réaliser ce que nous sommes venus faire sur cette Terre. Que d'errances dans cette quête! Que de joies, que d'espoir, mais aussi que d'hésitations et d'échecs! Que de fois nous faut-il traverser de sombres vallées!
L'enfant Jésus se penche sur notre cœur gonflé d'amour et de larmes.
Et sa mère, Marie, veut nous donner son courage, celui dont elle a dû faire preuve pour élever cet enfant hors du commun. Pour se faire enseigner par lui. Pour sentir monter l'admiration, puis la haine, la jalousie des hommes.
Pour le voir arrêté, puis mis à mort comme un malfrat.
Pour pleurer toutes les larmes de son corps devant ce corps sans vie, qui allait revêtir son vêtement de gloire au sortir du tombeau.
Il ne nous est pas utile de savoir comment tout cela s'est passé.
CAR C'EST UN GRAND MYSTÈRE.
Lorsque nous arrêtons de nous poser mille questions autour de cette histoire, allant parfois même jusqu'à nier son existence, nous en comprenons l'infinie grandeur, et le profond mystère.
Il nous sera un jour connu. Mais il nous faut apprendre à avoir la Foi.
Accepter de ne pas tout comprendre.
En réalité de si peu comprendre.
Le message du Christ, de l'enfant-Jésus reste le même, éternellement.
AIMER.
Aimer tant et tant.
Aimer encore quand on ne comprend plus rien.
Aimer son prochain, et, plus dur encore, s'aimer soi-même.
Aimer la Vie, même quand nous sommes au désespoir.
Aimer.
Cela demeure le seul message de Noël, le seul qui ait vraiment du sens:
AIMER
Jérémie, le 16 décembre 2016
