LES CHANTS DE NOËL
Les chants de Noël étaient dans ma famille une tradition.
Nous les chantions lors du Réveillon, mais aussi dans les rues de Biederthal, le village où j'ai grandi.
Nous le faisions particulièrement pour les personnes âgées.
Il faisait souvent un froid vif, notre haleine créait de petites volutes blanches.
Et parfois: miracle!...la neige était là, conférant à la nuit de décembre une indicible splendeur.
Les chants de Noël ont un petit charme désuet, ils peuvent être religieux ou non, ils portent au rêve, à la douceur, mais aussi à la joie.
Ils nous replongent dans l'enfance, ce royaume si vite traversé, et à jamais perdu.
Douce nuit, les Anges dans nos campagnes, Jingle Bells, et bien sûr, l'indétrônable Petit Papa Noël!
Mon préféré: Minuit Chrétien, qui avec une certaine pompe, déploie une ampleur qu'il est le seul à posséder, parmi tous les chants de Noël.
La magie de Noël, hélas, se perd peu à peu. Cette fête profondément spirituelle devient "un marché", selon le terme tristement employé par les économistes.
Seuls les enfants, que l'on essaie de préserver un peu de la folie du monde, gardent intacte la magie de Noël. Ils nous apprennent à ne pas être blasés, ils nous aident à garder l'espoir...
Ce que je voudrais dire, aux portes de Noël, est ceci:
Si nous ouvrons les yeux sur les lumières de Noël, si nous voulons bien voir les choses pour la première fois, et non comme si c'était la centième fois, nous conserverons intacte la beauté, la joie enfantine de cette très belle fête.
Ce serait tellement utile pour notre corps fatigué de ne point nous jeter dans mille achats inutiles, mais plutôt de prendre du temps pour nous, pour l'élévation de notre être!
Prendre du temps pour nos proches, simplement. Notre amour n'a pas besoin de se manifester au moyen d'onéreux cadeaux.
Juste les prendre dans nos bras, leur dire qu'on les aime.
Ce serait tellement bien.
Vers l'âge de 22 ans, j'étais dans une période d'attente, une sorte de retraite. À l'âge où l'on devrait être encore relativement insouciant, j'avais déjà traversé de très difficiles épreuves.
Je passais la mauvaise saison loin de mes proches, et j'avais écrit une lettre à ma grand-mère, lui disant que j'étais triste de ne pouvoir profiter des lumières de Noël.
Elle m'avait répondu: "Les lumières de Noël, je les ai dans mon cœur"
Il y a des années déjà qu'elle n'est plus de ce monde.
C'est drôle, en écrivant ces lignes, mes yeux se brouillent de larmes.
Jérémie, 4 décembre 2016
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