HUIT TABLEAUX
Les couleurs et la passion
"La Châtelaine"
Aquarelles japonaises
"Paysage au lac"
Aquarelles japonaises
"Comme un Arc-en-ciel"
Aquarelles japonaises
"Nature morte au pichet bleu"
Aquarelles japonaises
"Bouquet 1"
Aquarelles en tube
"Bouquet 2"
Aquarelles en tube
"Bouquet 3"
Aquarelles japonaises
"Rouge symphonie"Aquarelles japonaises
"La porte"
Aquarelles japonaises
En ce début d'automne, j'avais très envie de peindre. Cela m'a aidé à traverser une période difficile.
Je suis resté fidèle à mes chères aquarelles traditionnelles japonaises, sauf pour deux des tableaux présentés.
Le bonheur de marier les couleurs, qui viennent, parfois s'imposent. Elles me guident toujours, je ne réfléchis pas longuement, je les laisse advenir avec la plus entière spontanéité.
Les couleurs de ces aquarelles sont d'une force, d'une expressivité inouïes. Elles sont intenses, lumineuses, et d'une clarté totale.
Moi qui suis depuis longtemps un amoureux de la couleur, je dispose avec cette technique d'un outil parfait pour ce que je veux faire.
Le couleur me guide en peinture, depuis le début.
Voici un passage du "Prophète" qui parle de la beauté.
"Et un poète dit, Parlez-nous de la Beauté.
Et il répondit:
Où chercherez-vous la beauté et comment la trouverez-vous, à moins qu'elle ne soit elle-même votre chemin et votre guide?
Et comment pourrez-vous parler d'elle, si elle ne tisse elle-même vos paroles?
Les affligés et les blessés disent, "La beauté est bonne et douce.
Comme une jeune mère effarouchée de sa propre gloire elle passe parmi nous."
Et les passionnés disent, "Non, la beauté est une chose de puissance et de terreur.
Comme la tempête, elle secoue la terre sous nos pieds et le ciel au-dessus de nos têtes."
Les fatigués, les las disent, "La beauté est faite de doux murmures. Elle parle en notre esprit. Sa voix cède à nos silences comme une lumière légère qui frémit dans la peur de l'ombre."
Mais les turbulents disent, "Nous avons entendu ses cris parmi les montagnes,
Et avec ses cris vinrent des bruits de sabots et des battements d'ailes et des rugissements de lions."
La nuit les veilleurs de la cité disent,
"La beauté s'élèvera à l'Est avec l'aurore."
Et à midi les travailleurs et les voyageurs disent, "Nous l'avons vue se pencher sur la terre des fenêtres du couchant."
En hiver les enneigés disent, "Elle viendra avec le printemps bondissant sur les collines."
Et dans la chaleur de l'été les moissonneurs disent, "Nous l'avons vue danser avec les feuilles d'automne et nous avons vu une poussière de neige dans ses cheveux."
Toutes ces choses vous les avez dites de la beauté,
Mais en vérité vous n'avez pas parlé d'elle mais de désirs insatisfaits,
Et la beauté n'est pas un désir mais une extase.
Elle n'est n'est pas une bouche assoiffée ni une main vide tendue,
Mais plutôt un cœur embrasé et une âme enchantée..
Elle n'est pas l'image que vous voudriez voir ni le chant que vous voudriez entendre,
Mais plutôt une image que vous voyez, bien que vous fermiez les yeux et un chant que vœux entendez, bien que vous bouchiez vos oreilles.
Elle n'est pas la sève sous l'écorce ridée, ni une aile attachée à une griffe.
Mais plutôt un jardin toujours en fleurs et une nuée d'anges toujours en vol.
Peuple d'Orphalese, la beauté est la vie lorsque la vie dévoile son saint visage.
Mais vous êtes la vie et vous êtes le voile.
La beauté est l'éternité se contemplant dans un miroir.
Mais vous êtes éternité et vous êtes le miroir.
"Le Prophète"
KHALIL GIBRAN
Casterman
La Beauté m'a sauvé.
De ma souffrance, j'ai fait quelque chose. Quelque chose qui ressemble à la Beauté.
J'ai retraduit avec des couleurs la violence, l'exubérance de mes sentiments.
Peindre est venu comme quelque chose de naturel. C'était souvent un besoin, une urgence plus qu'une occupation.
Au départ, je peignais pendant dix minutes, très rapidement, et déjà je n'avais plus de patience.
Maintenant je peux peindre plusieurs heures.
Je me suis posé.
La peinture m'a aidé à me poser.
Je confie au papier mes émotions.
C'est plein de couleurs, plein de drame.
La beauté m'a sauvé.
"Il meurt lentement, celui qui ne voyage pas, celui qui ne lit pas, celui qui n'écoute pas de musique, celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux."
Pablo Neruda
Jérémie, le 10 octobre 2017
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