La musique de Chopin m'accompagne depuis que je suis tout petit. J'ai commencé à jouer du piano à l'âge de 10 ans. Je me souviens de la première valse de Chopin, comme elle était difficile pour mes doigts malhabiles, comme elle était belle avec ce chaloupé propre aux trois temps de la valse!
Je me levais à 6 heures pour la travailler, avant l'école, et j'y revenais à midi et le soir avec délice.
Chopin est aimé de tous ceux qui écoutent et connaissent ses œuvres. Quand on entend du Chopin, on reconnaît cette musique comme une heureuse surprise, et on ne s'en lasse pas. Chopin, ce sont des mélodies sublimes, romantiques, qui dépeignent l'ineffable, le tragique, la mélancolie de l'existence. Des accompagnements qui vibrent et forment comme un lit sonore pour que s'épanche la mélodie.
Une virtuosité éblouissante, toujours au service de l'expressivité.
Jouer Chopin, c'est un défi, car la plupart de ses œuvres sont extrêmement ardues. Il faut une technique irréprochable pour rendre justice à ses plus grands chefs d'œuvre.
La technique m'était défaillante, j'ai joué avec bonheur les valses, quelques nocturnes, quelques mazurkas. J'ai buté sur les préludes. J'ai tenté de travailler la première ballade, œuvre fascinante, écrite comme un grand poème épique. Cette pièce fut longtemps ma préférée entre toutes. Mais il m'a manqué quelques années de conservatoire pour la jouer correctement.
Alors j'écoute cette musique à défaut de pouvoir la jouer. J'y trouve un havre de paix, un jardin triste et grave dans la cacophonie du monde.
Le concerto en mi mineur m'accompagne depuis mon enfance, sous les doigts d'Arthur Rubinstein, le plus merveilleux interprète de Chopin, à mon sens. Ce concerto m'émeut à chaque fois, me transporte. Je l'ai écouté un nombre incalculable de fois, en y trouvant toujours une fraîcheur nouvelle.
Le premier concerto de Chopin, c'est avoir vingt ans toute la vie, souffrir du trop-plein de grâce, c'est un jaillissement ininterrompu de merveilles sonores, une cantate qui est un hymne à la vie et à la jeunesse du cœur amoureux.
C'est cela Chopin: la musique amoureuse de l'âme.
Jérémie, 13 octobre 2015
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