lundi 1 mai 2017

Chopin, mon amour

     
 


      CHOPIN,  MON  AMOUR


     


    Chopin, tu as foulé le sol de cette Terre en un siècle baigné de musique et de violence.

    Tu étais frêle, un peu fragile, un peu trop sensible.
    Tu as longtemps cherché l'amour.

Tu as trouvé la vérité de ton chant.

     C'est le piano que tu as choisi pour nous faire tes confidences.
L'Instrument-roi. Tu l'as révolutionné,
tout simplement.

     



    Chopin, tes œuvres me bouleversent.
     Depuis ma plus tendre enfance, je les écoute, avec une admiration sans bornes. Tu as marqué mon adolescence, et le reste de ma vie.

    Quelqu'un a dit: pour bien jouer Chopin, il faut avoir 20 ans ou se souvenir qu'on les a eus.

    Aujourd'hui j'ai deux fois 20 ans, et ta musique me fait vibrer plus que jamais.

   C'est avec un cœur gonflé de passion, un cœur profondément amoureux, que tu composas tes deux concertos pour piano.
    À chaque fois que je les écoute, c'est le même émerveillement, la même grâce.

   


    Chopin, sur ta route, tu connus le succès, mais aussi le désespoir, la solitude.

    La mélancolie profonde de ton âme transparaît, sublimée, dans la plupart de tes œuvres.
    La brutalité, la force gratuite, la vaine virtuosité, étaient très éloignées de ton esthétique.
    Tu voulais faire chanter le piano, tu voulais te fondre dans l'esprit de Bach, de Mozart, que tu aimais tant.

    Tes mélodies sont proches de la voix humaine, tu aimais aller à l'opéra. Tu t'es inspiré de l'art vocal pour conférer à ces mélodies un naturel, une élégance sans pareille.
  
    





    Tes pièces tour à tour tristes, héroïques, désespérées, légères, tragiques, j'aurais aimé que tu me les joues.
    Que tu fasses chanter, pleurer ton piano, avec ce jeu inimitable qui fut le tien, délicat, sensible, et qui fascina tes contemporains.
    Cet art qui te fit prince à Varsovie, à Vienne et à Paris.

    Mais tu n'aimais guère donner des concerts. Ton style se prêtait à un cadre intime. D'ailleurs, c'est troublant, nous somme témoins de la lueur secrète de tes sentiments en écoutant ta musique.
   Tu partages avec tes auditeurs une intimité profonde, un soupir de ton âme passionnée...

   


    Oui, j'aurais aimé t'entendre, et même: être ton élève!

    J'aurais écouté religieusement tes indications, tes conseils. J'aurais observé comment tes mains se déplacent sur le clavier, avec souplesse et aisance.

     J'aurais été le témoin de ce chant miraculeux qui s'élève, porté par le velours de l'accompagnement.
    Car sans l'accompagnement de la main gauche, infiniment subtil, la mélodie, portée par la main droite, ne trouverait pas son chemin.

    Tu m'aurais enseigné le fameux rubato, qui fait de ta musique comme un frémissement du vent dans les feuillages.

    


    Tu m'aurais appris la musique.

    Mais ton temps n'est pas le mien.

    


    Il nous reste de toi l'essentiel: les partitions, d'une incroyable perfection.

    Les Polonaises, les Mazurkas, célèbrent la Pologne. Tu appris son invasion par les Russes avec un profond désespoir, qui ne devait plus te quitter.
    Jamais tu ne retourneras dans ta patrie, ta Pologne natale, que l'on retrouve dans chaque inflexion, chaque accent de ton œuvre.

   


    Tu tombas amoureux de la femme la plus célèbre de France. Georges Sand, écrivain majeur, s'habillant comme un homme, un très fort tempérament.
     Et toi, le délicat et fluet musicien.
     Deux très grands esprits, certainement.

     Cette relation te rendit heureux, d'une certaine manière.

     Les mois d'été à Nohant, au milieu d'une campagne merveilleuse, te permirent de composer abondamment.
    Tes œuvres deviennent plus complexes, les chefs-d'œuvre se succèdent. Les Ballades, les sonates, poèmes exaltés, portent ton art au sommet.

  


   Mais ta santé devient de plus en plus fragile. La tuberculose poursuit sa progression dans ton corps épuisé.

   Les disputes avec Gorges Sand prennent de l'ampleur.
   Vous vous séparez.

   Désormais, Tu es seul.

    





    Comment te dire, si cher Chopin, combien ta musique me parle.
    Chacune de tes pièces est une confidence, un cri. Une rose offerte au silence.

     Ta musique enthousiasme  désormais les mélomanes du monde entier. Elle s'est répandue telle un baume sur les cœurs meurtris.
     Elle est devenue ce qu'elle ne pouvait que devenir: universelle.

    Dans les salles de concert du monde entier, elle continue d'être jouée. Elle apporte la beauté, l'émotion, la pure joie du cœur.

   


    Tu mourus à 39 ans.

     Laissant au monde l'œuvre de ta vie. Celle de l'un des plus grands compositeurs ayant jamais existé.

   Alors, cher Chopin, mon ami, mon amour, je voudrais de dire merci.

   Tu as touché mon âme à jamais.
Tu m'émeus aux larmes.

    Je t'emporte avec moi, dans le secret du meilleur de mon être.

   


    Tu embellis ma vie, ainsi que celle de tous ceux qui trouvent dans ta musique une halte, une raison d'espérer.

   


Jérémie, le 1er mai 2017

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