CENT FOIS J'AI CRIÉ
TON NOM
Cent fois j'ai crié ton nom,
Dans les déserts hostiles de nos vies-fardeau.
Cent fois j'ai cru mourir
D'imaginer que tu allais me quitter,
Trop tôt, beaucoup trop tôt,
Me laissant d'amers chagrins,
Et un immense vide.
Dépouillé de tout,
J'ai traversé la nuit.
Ton absence
Avait le goût du sang.
Je ne connaissais plus de repos.
Je ne connaissais plus d'escales.
Je te croyais faible,
Mais tu étais fort.
La Force même.
Insondable chagrin,
Que la morsure de craindre pour ta Vie!
Mais la Vie nous échappe.
Elle est plus puissante que tout.
Elle décide de l'épée,
Et du fil de la Lame.
Elle décide de la blessure,
Elle décide de la Cicatrice.
D'avoir eu si peur pour toi,
J'en avais perdu la raison.
Fou d'angoisse,
Je te voyais déjà désertant
Mes contrées,
Désertant mes Soleils...
Mais la vie est plus forte que la mort.
Et de la même manière,
La mort est plus forte que la vie.
Nul ne peut décider
De leur occurrence.
Quand tout paraît mort,
La Vie déjà bourgeonne.
Quand tout est silence
S'élève des pâleurs, déjà,
Comme une promesse,
Le doux chant des abeilles.
Le lent pourrissement de l'automne
Fait place aux gels les plus âpres.
Le givre, Roi sublime et fragile, en ce début d'année,
M'a enseigné sa sagesse:
"Ne crains point pour la mort
De ton ami,
Car de même que le froid a raison
Des pâquerettes,
De même il prépare
En de secrets bulbes,
Les inoubliables splendeurs
Du printemps.
L'Amour est plus puissant que la mort.
Quand le moment
Sera venu,
Il te donnera la force,
La force de dire au revoir
À jamais,
À la caresse de sa voix,
À la chaleur de ses mains."
Soufflé par la beauté de l'hiver,
Jérémie, le 2 janvier 2017.
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