lundi 9 janvier 2017

La musique de Schumann


 LA  MUSIQUE  DE  SCHUMANN



   Mourir au chant de l'Aube...



  Elle est un hymne à l'amour, l'amour d'un homme pour une femme.

  Si longtemps désirée, si longtemps admirée.

   Le flot des notes s'emballe, puis s'apaise.
   Florestan et Eusebius décrivent la marche du monde.



    Eusebius, douceur fragile, un souffle, une voix fleurie...

    Florestan, personnage guerroyant, mâle incarnation du désir sauvage, force de Vie abrupte, sourde et violente!

    Deux êtres nés d'un imaginaire en permanent éclatement.





    Sourire entre deux sanglots, pleurer de joie et de peine mêlées...

    Schumann, le poète, qui dit avec des harmonies ce que les mots sont devenus impuissants à décrire.





    Schumann, homme et génie, écartelé entre paix et folie.

    Quelle folie dans ce monde?
    N'est-ce pas plutôt le monde qui est folie?


     Entre rythmes syncopés haletants et silences désespérés, le piano se fraye un chemin loin des discordances.




     Clara, la muse, le chantre de son piano devenu muet, Clara qui enfin devient femme, qui enfante et souffre, Clara, éternel amour...

    Qui d'autre aima assez pour dédier tout le sublime de sa musique à un seul être?

    Le choix entre écriture et composition trouva en lui son chemin: qui dit mieux que sa musique   Le  chant du poète en notes exaltées?




    Schumann entre ombre et lumière, un homme épuisé, sa psyché s'éparpille et se contracte...

    Les flots noirs du Rhin n'ont point été l'ultime demeure de l'homme aux abois.

    Et pourtant, combien aurait été belle la délivrance:

       Mourir noyé,
       Plutôt que de noyer les derniers
 Lambeaux de son existence,
Loin de tout,
Loin des hommes,
Loin, si loin de sa chère Clara,
Qui lui tient encore la main...


     As-t-il pu entendre les Chants de l'Aube, de la voix même des anges?



       Restons un instant recueilli devant le tombeau de cet homme, de celui qui savait mieux que quiconque écrire le chant des oiseaux, la profondeur des forêts.

       Sa musique nous rejoint là où nous avons mal, là où l'amour et la vie nous blessent...

       L'Oiseau-Prophète s'est tu à jamais.
       Mais son chant résonne encore dans toutes les salles de concert du monde...





Jérémie, le 8 janvier 2017

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